Dans ce village touristique qu'est Tadoussac, presque tout ferme six mois par année y compris l'hôtel Tadoussac où avait lieu la fête. En fait, l'hôtel Tadoussac est le seul pouvant offrir l'espace et les facilités nécessaires à un événement de telle envergure. Les premières négociations avec l'hôtel ont donc dû se faire par téléphone et télécopieur à leur bureau de Québec et ce n'est qu'après l'ouverture de l'hôtel, en mai, que les arrangements ont véritablement commencé.
Comme coordonnatrice de la fête, ma première préoccupation était de former un comité organisateur qui se partagerait les tâches. En mai, j'avais tout mon monde: M. Roger Perron à la présidence, Mme Ginette Therrien à la trésorerie, Mme Fernande Perron, responsable de la cérémonie religieuse, M. René Therrien, administrateur, et je m'occupais moi-même du secrétariat. D'autres bénévoles s'ajoutaient au CO: Mme Lise Tremblay-Perron, M. Patrice Gauthier, Mlle Hélèna Baron-Gauthier et Mlle Alexandra Tremblay, sans oublier notre maître de cérémonie, M. Jean Perron. Il avait été entendu que les membres du Comité organisateur et certains invités porteraient leurs costumes d'époque pendant le rassemblement.
Les tâches ne manquaient pas; il y avait les commanditaires à rechercher, les diverses activités à mettre sur pied, dont la cérémonie religieuse à l'église Sainte-Croix, la publicité à faire dans les environs. Tadoussac célèbre cette année 400 ans d'histoire et notre rassemblement était inscrit au calendrier de ces festivités. Le Comité organisateur des Fêtes du 400e nous a prêté main forte de même que la Municipalité de Tadoussac. Avec tout cet appui, nos retrouvailles s'annonçaient des plus belles. En plus, nous étions gâtés par Dame Nature.
Comme Tadoussac est passablement éloigné des grands centres, plusieurs participants sont arrivés le vendredi et ont profité de la soirée pour faire connaissance ou renouer les amitiés soit au souper, soit durant la soirée. Certains, au retour d'une bonne marche, se sont rassemblés plus tard dans le foyer de l'hôtel et ont entouré le pianiste-chanteur qui entonnait des airs aimés.
Samedi
Le samedi matin, les arrivants étaient reçus à l'accueil par Patrice et Alexandra. Derrière eux, la table de l'AFPA étalait articles promotionnels et livres pour ceux qui désiraient s'en procurer. Il y avait aussi le Livre d'or à signer. Malheureusement, le généalogiste Michel était absent mais Pierre, muni de son ordinateur portable, assistait les membres qui recherchaient quelque lien. La fébrilité de l'atmosphère se sentait. Les Perron fraternisaient.
L'horaire, qui était passablement chargé, s'est déroulé presque à la minute près. Dans l'après-midi, certains ont visité les lieux et centres historiques locaux, d'autres assistaient aux démonstrations de la Compagnie Franche de la Marine de Québec, pendant que d'autres encore partaient sur l'eau. En effet, une quarantaine de Perron inscrits à la croisière aux baleines, s'embarquaient sur le bateau de la Famille Dufour qui les attendait au quai de la Marina - bateau à trois ponts d'une capacité de tout près de 500 personnes -, et se joignaient aux autres touristes pour aller observer ces superbes mammifères. Écoutons ce qu'ont à dire deux des heureux qui ont participé à cette activité.
«Parti de Tadoussac, le bateau arrête à Baie Sainte-Catherine où une centaine de passagers viennent se joindre aux 150 environ qui s'y trouvent déjà. Je suis heureux d'être du nombre car la guide m'assure que j'en verrai des baleines. Le ciel n'est pas très ensoleillé mais des nuages assez légers nous laissent espérer qu'il ne pleuvera pas le temps que durera notre voyage. Et nous voilà partis sur la route des baleines.
Pendant que la guide, Chantale St-Hilaire, nous livre certaines informations sur ce mammifère marin, certains semblent un peu sceptiques et doutent de pouvoir constater de visu la présence de ce drôle d'animal. Pour leur part, les Perron ont confiance et manifestent déjà de l'enthousiasme.
En attendant, la guide nous apprend que pas moins de treize espèces se rencontrent dans le Saint-Laurent dont le marsouin commun, le béluga, l'épaulard, le petit rorqual et le rorqual commun. Et nous filons sur cette mer qui respire la liberté, le calme, la profondeur, cette mer qui graduellement nous engage à la sérénité, à une relaxation particulièrement reposante.
Chacun scrute l'horizon afin d'être le premier à apercevoir la baleine qui erre dans les parages. Déjà l'on remarque au loin des bateaux qui nous ont précédés et tournent autour de quelque chose d'intéressant. Mais voilà que la guide attire notre attention vers tribord où s'amusent plusieurs bélugas qui apparaissent par groupes de quatre ou cinq, qui viennent respirer à la surface tout en nous exposant leur magnifique dos blanc. Aux exclamations de ah! et de oh!, une fébrilité épidémique s'empare des PERRON qui souhaiteraient avoir plus de deux yeux et une vitesse de prise de vue grandement accrue.
Pendant près de deux heures, les bélugas et les rorquals viennent à tour de rôle, et parfois simultanément, donner leur «show» au grand contentement des croisiéristes, des PERRON surtout qui reviennent au quai frais et dispos, heureux comme des rois. Notre guide avait raison: on en a vu des baleines.»
«Ce samedi après-midi, moi aussi j'avais pris rendez-vous avec un coin de mer de cette charmante région.
... «Si vous regardez bien ... à onze heures ... vous en voyez un», nous avise la guide. À toute vitesse, tout le bateau tourne la tête et des yeux scrutent tout le plan d'eau. Ah! Je l'ai manqué. Mes yeux inventent un trajet secret dans les profondeurs et le voilà qui réapparaît. «Un autre à une heure», crie une voix. Toute la mer, tout autour, est devenue une immense horloge. Des exclamations le disent, des appareils photo aussi: les mammifères sont au rendez-vous. Ici, c'est le petit rorqual. Le bateau, lentement, essaie de contempler le tout, puis, les vapeurs s'accélèrent. Tout à coup, eh oui, là, à neuf heures ... et d'autres à ... les voilà ces fragiles amours tout de blanc, le béluga ... plus en accompagnement, à bien des heures tout autour ... ils apparaissent. Les cris des enfants nous le disent encore plus! Et quelques minutes plus loin un autre rorqual.
La rencontre du fleuve et du fjord est un milieu riche en multiples provisions et tout l'été, ces grandes visiteuses y viennent se nourrir. Quelle belle visite! Quelle grande page de la nature!
Entre chacun des sites où on peut admirer la majesté de ces immenses créatures, sites bien connus des bateaux soit dit en passant, l'air devient très frais sur le pont quand le bateau file plus vite, et lainages et chauds vêtements sont grandement appréciés. Et tout le long, il faut avoir les yeux grands ouverts et l'oreille très attentive aux paroles de la guide qui nous instruit de ces habitats marins, ce coin de vie, ses secrets...
Le soleil aurait sûrement agrémenté l'excursion. Néanmoins, m'a été donné un autre bon plaisir de la vie! Et en quittant le bateau - le tout d'une durée d'environ trois heures -, je me sentais avoir reçu une bonne dose d'oxygène!»
Un peu plus tard, nous avions le bonheur de nous joindre au Père Toussaint Perron venu expressément pour célébrer notre messe rendue encore plus belle par les voix magnifiques du choeur de chant de la paroisse. Puis, c'était le cocktail servi à l'extérieur, face à la Baie de Tadoussac reconnue comme une des plus belles baies naturelles au monde. Mis à part quelques moustiques - petite contrariété naturelle dans un environnement d'arbres et de verdure -, ces moments de plaisir et de fraternisation ont été appréciés. Laissons la parole à une autre collaboratrice; elle nous décrit le reste de cette belle journée à partir du repas du soir qui s'est déroulé dans la joie, prélude de la soirée de rêve et de légende qui nous attendait.
«Le banquet de notre Congrès fut rehaussé par la présence de plusieurs dignitaires. Monsieur le Maire Pierre Marquis, alias M. le Marquis de Tadoussac, qui était accompagné de son épouse, nous souhaita la bienvenue, et nous relata fièrement un bref historique de Tadoussac. Tadoussac, nous dit-il, fut le lieu de rencontre et de traite des Premières Nations bien avant l'arrivée des Européens. C'est autour de 1600 que Tadoussac entra dans l'histoire quand Pierre de Chauvin de Tonnetuit, marchand de Honfleur, vint fonder le premier poste de traite permanent au Canada. Les Français, par la suite, favorisèrent l'établissement de la colonie qui devint le point d'entrée de la Nouvelle-France. Aujourd'hui, Tadoussac est devenu un carrefour international où les touristes d'Europe et de l'Amérique du Nord viennent visiter ces sites enchanteurs.
À son tour, la directrice des Fêtes du 400e, Mme Monique Tremblay, parée de ses plus beaux atours d'époque, nous parla de leur programme ajoutant que les activités étaient offertes à tous. Puis Rita, digne hôtesse du rassemblement, nous présenta les membres du Comité organisateur qui reçurent des applaudissements bien mérités pour le dynamisme et la compétence dont ils avaient fait preuve.
Le président du Comité organisateur, M. Roger Perron, fit une brève allocution après laquelle, Cécile, vice-présidente de l'Association, remercia nos hôtes de leur accueil chaleureux. Elle en profita pour rendre un hommage spécial à notre regretté, M. Albert Perron (186) qui lui avait confié en mai qu'il serait avec nous ce soir-là en pensée sinon en personne, étant donné la grave maladie qui malheureusement devait l'emporter quelques semaines plus tard. Une pensée particulière aussi pour M. George C. Perron (45) décédé le mois précédent et qui avait compté être des nôtres. Elle présenta aussi les regrets de quelques membres qui se voyaient dans l'impossibilité de se joindre à nous cette année. Au souhait de «Bonne soirée à tous», chacun commença à se régaler d'un repas délicieux arrosé d'un bon vin et d'une grande fraternité. Et le dessert! Une gourmandise au chocolat qui a dû ajouter quelques millimètres à plus d'une taille.
Ici et là au cours du repas, on fit tirer de nombreux prix de présence: de très beaux articles d'artisanat local offerts par le Comité organisateur, et des articles promotionnels de l'Association sans oublier quelques exemplaires des livres de Guy. Deux oeuvres étaient particulièrement convoitées de tous: une sculpture sur bois d'une baleine par l'artisan Gaëtan Hovington de Tadoussac, gagnée par Mme Armande Perron (517) de La Prairie, et nos grandes armoiries superbement sculptées sur bois par nul autre que Jean-Claude Perron (547), prix qui fut remporté par M. Yvon Perron (81) de Jonquière.
La joie de tous allait redoubler au cours du spectacle «Corne de brume», contes et légendes présentées par Simon Gauthier et Karina Laliberté. Ces deux conteurs sans pareil, l'un par la parole et le geste, l'autre par la voix du violon, captivèrent la salle tout entière. La légende sur la chasse à la baleine nous transporta sur le fleuve. Soudain, nous étions en pleine tempête. Sous le roulement du tonnerre, nous pouvions facilement imaginer les mouvements de l'énorme baleine qu'on poursuivait sans relâche. D'intenses émotions montaient en nous: joie, angoisse, peine, suscitées tour à tour par l'histoire, mais aussi et surtout un émerveillement ineffable venant de la performance. Puis, un air bien de chez nous termina le spectacle de ces deux talentueux artistes.
À coeur joie, les couche-tard ont continué la soirée en exécutant plusieurs de nos chansons canadiennes, au grand plaisir de Rhéal (492) qui dirigeait cette chorale de Perron, et de Claire, son épouse, qui touchait le clavier. Quelle journée bien remplie et combien appréciée!»
Je veux ajouter que ces témoignages me touchent particulièrement. Ils sont signe que les efforts de notre comité n'ont pas été vains et nous espérons avoir satisfait les attentes des participants Perron, Péron et leurs amis venus de diverses régions du Québec, de l'Ontario et des États-Unis.
Dimanche
Le dimanche matin, une vingtaine de personnes ont dû partir tôt. À l'assemblée générale, de nouvelles figures sont venues s'ajouter à la table du Conseil qui se compose maintenant de: Normand Perron, président; Joachim Perron, 1er vice-président; Jean-Claude Perron, 2e vice-président; Jeanne Larochelle-Reed, trésorière; Cécile Perron, secrétaire; et des administrateurs: Yvonne Nadeau, Bernard Perron, Raynold Perron, Raymonde Perron Doyle, Rhéal Perron et Michel Perron. Après le buffet du midi, ceux qui n'étaient pas trop pressés ont pu assister à la dernière démonstration de la Compagnie Franche de la Marine qui se déroula sur le parterre même de l'hôtel sous un soleil magnifique.
Après l'effervescence des derniers mois, je me sentais un peu triste de me retrouver seule. À l'unisson, les membres du comité organisateur et moi-même affirmons que nous sommes heureux d'avoir travaillé à la réalisation de ces retrouvailles. Personnellement, j'ai trouvé l'ambiance très chaleureuse. Les gens se sont mêlés, ont fraternisé, et c'était là notre objectif.
Je désire remercier tous ceux qui de près ou de loin ont contribué au succès de cette rencontre. Merci aux membres du comité et particulièrement à ma belle-soeur, Lise, aux bénévoles et aux généreux commanditaires. Merci à tous ceux qui m'ont offert leur aide et qui m'ont fait parvenir des documents. Merci à Cécile qui n'était jamais plus loin que le téléphone, le télécopieur ou l'Internet quand j'avais des questions. Merci surtout pour sa visite du printemps qui a aidé à concrétiser l'événement. Une autre visite aussi très appréciée fut celle de Jean-Claude qui a fait le trajet de l'Isle-aux-Coudres à Tadoussac pour me montrer un modèle des armoiries qu'il désirait sculpter et offrir au Comité. Merci, Jean-Claude, pour ton beau don. Merci en particulier à tous les participants sans lesquels ce rassemblement n'aurait pas eu lieu.
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