Projet ADN du Chromosome Y
des familles Perron: une mise à jour
Traduction: Cécile Perron (129)
Le sujet des ascendances familiales n’est pas aussi simple qu’on le pense. Si nous croyons tout savoir sur notre famille, peut-être vaudrait-il mieux nous y arrêter plus à fond. Bien des gens sont incapables de remonter leur ascendance passé le niveau des arrière-grands-parents et sont surpris d’apprendre qu’ils ont des centaines et même des milliers de cousins. L’analyse de l’ADN du chromosome Y permet de confirmer l’exactitude des découvertes faites par la recherche traditionnelle, d’établir les liens familiaux et de répondre à tout questionnement sur l’histoire de votre famille avant que cette dernière ne tombe dans l’oubli.
Le projet de tests ADN des familles Perron est bien parti et à ce point comprend treize participants provenant du Québec, du Manitoba, du Massachusetts et du Minnesota. Le projet inclut un petit nombre d’échantillons représentant les trois souches. Les résultats révèlent un haut pourcentage de similarité et/ou de parfaite correspondance entre les individus d’un même groupe. Maintenant, il nous faut plus de participants pour en arriver à un échantillon fiable du point de vue statistique.
Hérédité du chromosome Y
Nous possédons tous 46 chromosomes groupés en 23 paires. L’une de ces paires, les chromosomes sexuels, détermine, entre autres, le sexe d’un individu. Toutes les femmes reçoivent une paire de chromosomes X (un de chaque parent) et les hommes un chromosome X de leur mère et un chromosome Y de leur père, ce chromosome Y est transmis pratiquement inchangé de père en fils. Étant donné que tout changement au niveau du chromosome Y se fait très lentement et comme ce chromosome se transmet directement de mâle à mâle, il devient très utile à quiconque désire tracer son ascendance patrilinéaire.
D’habitude, les mâles sont dotés d’une copie exacte du chromosome Y qu’avait leur père. En général, les descendants mâles de deux frères ayant vécu il y a 500 ans, portent le même chromosome Y. Il est possible qu’avec le temps des mutations se produisent et modifient le profil, mais une altération totale au sein d’une même famille est peu probable sauf si on a affaire à un espace de temps de très longue durée. Des cas de non-paternité peuvent aussi altérer la lignée; on constate de tels cas sur une marge de 10%-20%.
Utilité du chromosome Y
Vu qu’il est très rare que le chromosome Y se modifie, de nombreux cousins éloignés auront un profil très proche ou identique. Voilà donc un outil intéressant et puissant pour tout généalogiste qui s’intéresse à la génétique. Cela pourrait s’avérer le catalyseur dont ont besoin les généalogistes pour découvrir et confirmer les informations qu’ils recherchent.
Analyse d’un haplogroupe
Afin de bien comprendre ce qu’est un haplogroupe, voyons d’abord quelques définitions, la première portant sur le terme marqueur. Le terme marqueur génétique est synonyme de locus, polymorphisme, génotype et allèle, mais tous réfèrent à une localisation spécifique dans votre code génétique qui, selon les chercheurs, montre qu’une variété de types ADN se retrouve dans la population. Par exemple, il est possible que 30% de la population ait le type ADN ‘12’ et 2% un ‘11’.
L’analyse d’un groupe de marqueurs génétiques sur un même chromosome est connue sous le terme haplotype. Si on analyse 16 marqueurs sur le chromosome Y, l’haplotype pourrait être ‘10, 11, 15, 22, 17, 11, 14, 17, 22.2, 9, 15, 13, 12, 16, 12, 18’. Le profil du sujet en question sera le même que celui de son père et de son grand-père. Une fois qu’aura été déterminé l’haplotype d’un sujet donné, nous pourrons procéder à une comparaison statistique avec les haplotypes résultant d’analyses de plusieurs personnes afin de savoir à quel haplogroupe le sujet est le plus susceptible d’appartenir.
Tout est dans la localisation
À première vue, il se peut que les nombres apparaissant sur vos résultats d’analyses ne vous disent pas grand-chose. C’est un peu comme lorsqu’on examine un flocon de neige sous un microscope ou les verticilles de vos doigts qui forment vos empreintes digitales. Pour pouvoir établir des profils génétiques, nous devons examiner plusieurs ‘localisations’ qui ont été scientifiquement identifiées dans un profil chromosome Y. Le terme scientifique haplotype est le terme reconnu pour identifier ce genre de profil génétique. Les marqueurs du chromosome Y de spécimens d’ADN provenant des participants, sont analysés et comparés aux résultats d’autres participants Perron dans le but de repérer les personnes de proche parenté et d’identifier le plus récent ancêtre qu’ils ont en commun. Les résultats des tests d’ADN que nous avons en banque servent uniquement à vous apparier à des cousins de même haplotype et vous renseigner quant à nos ancêtres éloignés. Ces résultats ne peuvent vous/nous indiquer quoi que ce soit quant à la couleur de vos cheveux ou autre caractéristique personnelle. Notre façon d’utiliser l’ADN est très différente de ce que vous avez pu voir à la télévision ou entendu par le passé. De plus, la recherche traditionnelle en généalogie a permis d’identifier des gens qui pourraient vous être apparentés, particulièrement ceux qui portent le même patronyme ou qui sont descendants d’une personne de même patronyme. C’est en encourageant ces gens à prendre aussi un test d’ADN du chromosome Y que nous pourrons confirmer leur degré de parenté avec vous.
Les haplogroupes du monde entier
Les chercheurs ont fait des tests sur des milliers de personnes partout dans le monde en utilisant les mêmes marqueurs que nous pour établir leur haplotype. Les configurations qui en ont résulté peuvent être regroupées et d’après la constance de ces dernières, il est possible de prédire de l’information quant à l’origine de cette population d’individus. Il nous faudra un très grand nombre de participants pour pouvoir confirmer l’ancienneté des origines des familles Perron en nous basant sur les haplogroupes.
Nous vous reviendrons dans un prochain numéro.
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