Notre 18ème rassemblement à L’Anse Saint-Jean
Par Manon Perron (719)
Après un trajet de 870 kilomètres de chez moi à Val-d’Or, nous arrivons à L'Anse-Saint-Jean, joli village blotti au creux d’une vallée magnifique. Situé en plein cœur du majestueux fjord du Saguenay, L’Anse-Saint-Jean est classé parmi les plus beaux villages du Québec et est l’orgueil de ses citoyens, les Anjeannois. Cette année marque les 150 ans de la municipalité et le village entier est orné des pavillons du Code international des signaux.
Le rassemblement se tient à la station de ski du Mont-Édouard où le coordonnateur Yvon, sa fille Dominique, Robert et Sonia, respectivement président et secrétaire-trésorière du comité organisateur, et Micheline nous reçoivent chaleureusement au stand de l’accueil. Samuel, le fils de Dominique, est mousse-animateur pour la circonstance et invite les participants à écrire leur nom sur des goélettes de papier qu’il pose ensuite sur un grand tableau. Ces goélettes serviraient plus tard au cours d’un jeu de société.
Les activités extérieures, tour guidé du village et croisière en bateau, commencent dès 9 heures le samedi matin et se répètent en après-midi. Les guides pour le tour du village sont Mme Vanessa Quintard et M. Gilles Perron qui nous racontent l’histoire de la municipalité. C’est Vanessa qui est guide dans mon autobus pour le tour du samedi avant-midi. Elle nous apprend que c’est en 1668 qu’un missionnaire Jésuite est venu s’établir dans ce secteur pour tisser des liens avec les Montagnais, tribu nomade qui arrivait au printemps pour l’exploitation de l’érable à sucre et pour la pêche, et repartait à l’automne pour suivre le caribou. Notre missionnaire n’y séjourna qu’une seule année. On prétend que ce sont les rigueurs de l’hiver qui l’auraient découragé.
La première colonisation se fait en 1838 grâce à l’exploitation forestière. En 1859, L’Anse-Saint-Jean devient une municipalité de 500 habitants qui vivent des ressources de la forêt jusqu’en 1880. Par la suite, plusieurs quittent le village pour aller travailler à l’usine de pâtes et papiers de La Baie. En 1985, apparaît la crise forestière et ce village dont l’économie reposait uniquement sur l’industrie du bois, se vide. Cependant, comme Hydro-Québec met en marche son immense projet hydroélectrique (Manic), plusieurs bûcherons deviennent monteurs de lignes.
Notre guide raconte que jusqu’en 1950, une fabrique de goélettes existait sur le site actuel du camping. Cet emplacement était stratégique puisque lors de la crue des eaux au printemps, on n’avait qu’à retirer le support de bois pour mettre les goélettes à l’eau.
Nous nous arrêtons au pont couvert de la rivière Saint-Jean à l’intérieur duquel des tableaux d’artistes du Saguenay sont exposés expressément pour marquer le 150ième anniversaire. Ce pont qui illustrait les anciens billets de banque de 1 000$, est devenu célèbre et attire les touristes. La création du Parc national du Saguenay et le jumelage, en 1984, de L’Anse-Saint-Jean avec la petite ville de Florac, située en Lozère dans le sud de la France, de même que l’ouverture d’une station de ski au Mont-Édouard en 1990, ont aussi stimulé le tourisme. Le tour guidé se termine par une visite à l’Anse-à-Tabatière, la 7ième plus belle attraction naturelle du Canada, d’où nous pouvons admirer l’impressionnante beauté du fjord du Saguenay. Puis, c’est le retour au site d’accueil où nous attend le repas du midi.
En après-midi, une excursion en bateau sur le fjord nous mène jusqu’à la statue de la Vierge à Baie Trinité. Le fjord du Saguenay est l’un des plus longs et des plus beaux du monde entier. Le spectacle des falaises escarpées, vestiges de l’ancienne vallée glaciaire, émerveille. Le pilote attire notre attention sur la façade de pierre où le temps a fait son œuvre de sculpteur: ici, c’est la forme d’une tête de lynx, là d’un visage indien. Un peu plus loin sur les rochers de la rive, une dizaine de phoques se prélassent au soleil, scène qui fait la joie des enfants comme des moins jeunes. Au retour, un des frères Péron s’aperçoit qu’il a perdu ses clefs de voiture; ont-elles été oubliées sur le bateau? Par chance que son épouse a les siennes pour le dépanner. Dans l’après-midi, les Perron ont aussi l’occasion de prendre le téléphérique jusqu’au sommet du Mont-Édouard qui offre une vue extraordinaire.
À 17h30, les Perron se rendent à l’église Saint-Jean-Baptiste pour participer à la messe de reconnaissance aux ancêtres. Cette église, digne de la fierté des paroissiens, a été construite en 1890 par Pierre Ouellet, de Chicoutimi. La façade est de pierre taillée venue d’Europe et pour les trois autres murs, on a utilisé la pierre de la région. Cette année, la messe traditionnelle des familles Perron est concélébrée par Mgr Jean-Claude Couture et le Père Raymond Perron. Plusieurs Perron participent activement à la célébration, entre autres, les servants de messe Roger et Aline, les lectrices Gaby et Manon, et Sophie, petite-fille d’Yvon qui fait l’offrande des fleurs.
Cette belle journée se termine par un souper convivial en présence de M. Pierre Roy, conseiller municipal et représentant du maire M. Claude Boucher. On déguste d’abord un cocktail généreusement offert par la mairie, puis la musique commence, car c’est un souper musical qu’on nous offre. Accompagnée au piano par Mme Esther Thibeault, Mme Monique Jean nous enchante, par sa voix mélodieuse, tout au long du repas qui est tout-à-fait exquis pour le palais. L’Association rend ses hommages au Père Raymond Perron qui compte 50 ans de prêtrise. Le Père Toussaint Perron fait aussi partie des jubilaires de cette année, mais n’a malheureusement pu se joindre à nous pour cause de maladie. La soirée est aussi l’occasion de faire tirer la belle sculpture de nos armoiries que bien des Perron aimeraient gagner. La chance sourit à madame Louise Perron (860) de Jonquière et l’artiste Jean-Claude est sur place pour lui présenter son œuvre.
Hélas, toute bonne chose a une fin. De retour en voiture vers notre condo, nous avons l’agréable surprise de voir une maman ourse et ses deux oursons traverser le chemin près de l’église. Nous avons bien rigolé. Nous soupçonnions ma belle-sœur Martine de les attirer puisque quelques jours avant le rassemblement, elle avait reçu la visite d’un ours énorme dans sa cour.
Le dimanche matin, café et brioches sont servis et l’équipe du rassemblement présente le conférencier M. Laurent-Yves Simard qui nous parle de l’arrivée du premier Perron à l’Anse-Saint-Jean. La conférence est suivie de l’assemblée générale annuelle pendant laquelle ont lieu les élections. Les membres assemblés accueillent le Conseil 2009-2010: les dirigeants: Gaby, présidente, Cécile, 1ère vice-présidente, Normand, secrétaire, Michel, trésorier, et par ordre alphabétique, les administrateurs: George, Manon, Michel et Robert. Rhéal, 2ème vice-président, a dû s’absenter cette année.
Entre l’assemblée générale et le dîner, Yvon fait tirer des prix de présence, parmi lesquels un magnifique tableau de l’artiste Lina Perron (87) de Jonquière, intitulé «polypore-soufré» ou de son nom scientifique, Laetiporus sulphureus. L’œuvre est peinte à l’encre, sur un papier-film à rayons X. C’est l’image d’un champignon qui se trouve fréquemment sur l’écorce des épinettes et des sapins baumiers de la région et qui couvre souvent d’anciennes blessures subies par l’arbre. À l’origine, ce n’est qu’une tache pâle, jaunâtre, puis le tout épaissit pour former des chapeaux qui se superposent.
Pour clore le rassemblement, quoi de mieux qu’un bon dîner composé d’un menu local: une soupe aux gourganes, une tourtière du Saguenay et un dessert aux bleuets! Je salive encore à y penser. On raconte que le dîner était si bon qu’on se demande si l’autre frère Péron aurait fait exprès de fermer le coffre arrière de sa voiture avec ses clefs à l’intérieur….question de prolonger le dîner ou d’imiter son frère? Enfin, comme tout finit toujours par s’arranger, un appel au CAA et l’affaire est réglée.
Merci à Yvon et son équipe, Robert, Sonia, Roger, Gilles, Micheline, Dominique et tous les autres pour un rassemblement réussi et qui restera longtemps gravé dans la mémoire des membres participants et de leurs invités. Pour ma part, j’ai bien l’intention de venir skier au Mont-Édouard.
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