LA PRAIRIE: UNE BELLE FÊTE
EN FAMILLE
Gabrielle Perron-Newman (313)
Le rassemblement 2004 des familles Perron s’est passé
dans un air de famille et de grande fraternité et si les participants étaient
moins nombreux que par les années passées, la fête a quand même battu son plein.
Et pour bien commencer la rencontre, quoi de mieux qu’une visite à une industrie
qui de longue date est le pilier de l’économie locale, la briqueterie Hanson!
Dans deux ans elle fête son centenaire mais la briqueterie ne ralentit pas malgré son âge avancé. On fabrique ici de la brique d’argile cuite 365 jours par année, vingt-quatre heures par jour.
Le 6 août, une vingtaine de membres de l’AFPA se sont rendus sur les lieux de cette usine. Munis de casques et de lunettes de sécurité, ils ont été témoins de cette opération qui prend l’argile et la transforme en un produit résistant non seulement au gel mais aussi au dégel. C’est cette caractéristique qui rend ce matériau de construction si important dans les pays où la température varie beaucoup.
Il faut une semaine pour compléter la transformation. L’argile est moulue, pressée et coupée. Les briques dites « vertes » se brisent facilement. C’est la cuisson qui leur donne leur rigidité. Dans un four où la chaleur va de 1800º à 2000º Fahrenheit, les briques cuisent pendant cinq jours. Les briques qu’on fabrique dans cette usine deviennent rouges après la cuisson, à cause justement de la nature de ce gisement d’argile spécifique à La Prairie. Cependant, à l’ajout de différents minéraux, il est possible d’obtenir des briques de couleurs variées.
Après une telle visite, il est difficile de regarder un bâtiment sans se demander d’où vient sa brique et jusqu’à quand elle durera. Avec le temps, les briques d’argile prennent une belle patine. À titre d’exemple, citons les briques de l’Université de Montréal qui proviennent de la briqueterie de La Prairie et témoignent de la durée et de la beauté de cette brique d’argile.
La vraie fête commence
Le samedi matin, l’accueil des participants était sous la responsabilité de Suzanne (662) et Huguette (466), respectivement fille et sœur de Léopold. Après quelques bons moments de fraternisation dans la grande salle du Complexe Saint-Laurent, les Perron ont eu la chance de visionner une présentation ‘PowerPoint’ de Diane Joyal (732) sur ses ancêtres. Avec poèmes, texte, musique et photos, Diane rendit hommage à sa grand-mère, Rose-Alma Perron, née à La Prairie. Rose-Alma épousa François-Xavier Clément, de Des Cèdres, et ils eurent 21 enfants dont Bernadette, la mère de Diane. Ajoutons que le grand-père de Diane travailla lui-même à la briqueterie de La Prairie au temps où le travail se faisait manuellement et les briques étaient façonnées une à une. La présentation de Diane nous a montré que cette femme qu’elle admire tant était courageuse, travaillante et chaleureuse. Cette présentation évoqua de beaux souvenirs de jeunesse chez les gens. Félicitations, Diane!
Puis ce fut l’arrivée de quatre jeunes guides, porte-parole de la Société d’histoire de La Prairie, vêtus de costumes d’époque: une jeune indienne, une paysanne, un Jésuite et un gentilhomme. Les jeunes filles, à tour de rôle, nous donnèrent un bref aperçu de l’histoire de La Prairie, de la première trace de vie humaine il y a 4000 ans jusqu’à nos jours. Le nom de la ville vient du mot amérindien Kantaké, qui signifie « la prairie ». La Prairie fut une des premières seigneuries de la région de Montréal à voir le jour (1647) et bénéficia du statut économique (la traite des fourrures) et social de Ville-Marie. De l’arrivée du Régime anglais en 1760 jusqu’à la construction du pont Victoria en 1859, La Prairie, à cause de sa situation stratégique sur la rive sud, profita du commerce considérable qui se faisait entre Montréal et les États-Unis. Le grand feu de 1846 qui détruisit plus de 300 bâtiments et les inondations répétitives sont des événements qui ont marqué les habitants de cette ville.
Il ne faut pas oublier l’histoire des Perron de La Prairie. Même si la date exacte de l’arrivée du premier Perron à La Prairie soulève une controverse, une chose est certaine: un de ses descendants, Alfred Perron, y ouvrit un atelier de vannerie lors de la crise économique de 1870 qui toucha l’ensemble du Québec. L’emploi étant rare et les saules abondants dans la région, la venue de ce produit artisanal qui nécessitait une grande main-d’œuvre pour la coupe des branches, était bienvenue. M. Perron était le maître de chantier et dessinait aussi les formes des paniers selon la demande de ses clients. L’atelier produisait des paniers à linge, à couture ou à récolte de fruits et légumes. Ces paniers se vendaient entre 50 cents et 6 dollars chacun.
En 1975, le gouvernement reconnaissait la richesse patrimoniale du Vieux La Prairie en le déclarant arrondissement historique. C’est dans ce Vieux La Prairie que les Perron se sont rendus à pied pour admirer les vieilles maisons, l’église de la Nativité de la Sainte-Vierge de même que la digue de béton construite jadis pour empêcher les eaux du Saint-Laurent d’inonder le village d’un printemps à l’autre. De nos jours, depuis la construction de la voie maritime du Saint-Laurent, juste derrière cette digue, c’est la route 132 qui sépare le Vieux La Prairie du fleuve.
Les participants déambulaient joyeusement dans les rues du Vieux La Prairie sous un soleil radieux mais c’est sous un ciel couvert et orageux qu’ils sont arrivés à l’usine de filtration pour y faire une visite des plus instructives. Deux employés les ont accueillis pour leur expliquer les diverses étapes par lesquelles l’eau du fleuve doit passer avant d’arriver pure et saine dans chaque foyer. L’eau du Saint-Laurent entre à l’usine par gravité. Quatre pompes sont utilisées pour envoyer l’eau à l’étage supérieur pour qu’ensuite elle voyage par gravité lors des étapes subséquentes.
Dès que l’eau arrive dans l’usine, on lui ajoute un agent cohésif ainsi qu’un polymère, substances qui permettent aux particules en suspension de s’agglomérer. Ces particules sont envoyées dans les égouts pour aboutir à la centrale d’épuration. L’eau, débarrassée de ces saletés, poursuit son chemin vers les filtres et passe du haut vers le bas dans un milieu composé d’anthracite et de sable. À sa sortie des filtres, on y ajoute du chlore pour contrôler les bactéries nuisibles à la santé. Puis du fluor pour la prévention de la carie dentaire. Ce voyage prend environ cinq heures. Alors, l’eau potable est prête à être pompée dans le réseau d’aqueduc qui comprend plus de 60 kilomètres de conduites.
Les guides ont mentionné qu’un consommateur utilise en moyenne 400 litres d’eau par jour. Ce chiffre augmente durant les périodes de chaleur et de sécheresse. Comme le processus de filtration est coûteux, il est important de conserver l’eau.
De nombreuses questions furent posées aux guides et les Perron sont sortis de l’usine avec plus de connaissances et d’appréciation pour le travail qui doit se faire avant que l’eau potable arrive à chaque résidence.
À la sortie de l’usine, l’orage était passé et les participants ont eu quelques instants de détente pour aller à l’hôtel se faire un brin de toilette avant la messe.
La messe de reconnaissance des familles Perron fut concélébrée par les Pères Toussaint (749) et Raymond (332) Perron en l’église de la Nativité, consacrée en 1841. Cette église fut préservée de justesse du grand feu de 1846 par miracle, dit-on et avec raison, puisque les pompiers venus de Montréal pour porter secours à ceux de La Prairie, durent faire une bonne partie du trajet à pied. Dans ce lieu de calme et de prière où les Perron se sont rassemblés ce samedi après-midi, plusieurs ont sûrement fait une prière spéciale en reconnaissance de cet événement miraculeux.
Une belle soirée en bonne compagnie
Pendant que
les Perron participaient aux visites guidées, la grande salle du Complexe
Saint-Laurent se transformait en salle de banquet. Au retour, les participants
se sont attablés pour bien manger, bien boire et bien s’amuser. L’accueil
chaleureux de M. Guy Dupré, maire de La Prairie fut suivi d’un souper succulent,
servi par un traiteur de La Prairie. Une musique d’ambiance agrémentait ce repas
en famille. Mais par moments, la conversation et les éclats de rire prenaient le
dessus car quand les Perron se réunissent, ça parle.
Au cours de la soirée, un moment tout spécial fut consacré à rendre hommage à M. Oswald (314) et Mme Florence Perron à l’occasion de leur 50ième anniversaire de mariage. Nos jubilaires reçurent de l’Association une magnifique gerbe de fleurs, où abondaient les teintes dorées, et le certificat traditionnel. Nous leur souhaitons bonheur et santé pour de nombreuses années à venir.
Puis on fit
place à la danse et il faut dire que ‘DJ’ Yvon a su faire bouger les Perron. De
nombreux prix de présence furent tirés durant la soirée au grand plaisir des
participants qui sont repartis avec un souvenir de leur fin de semaine. Mais le
plus spectaculaire des prix demeure les armoiries de l’Association, oeuvre
sculptée dans le chêne par l’artiste Jean-Claude Perron (547) d’Isle-aux-Coudres.
Cette année, c’est Lise Perron-Dagenais (553) qui s’est vu remettre ce prix
convoité. Et comme elle était heureuse!
Le dimanche matin, les membres en règle, s’assemblèrent pour entendre les rapports des administrateurs et élire un nouveau Conseil. Tout se déroula en un temps record. Puis c’était le brunch qui allait clôturer notre rassemblement.
Un grand merci à Léopold et Suzanne qui nous ont si bien reçus chez eux. Ils ont mis de nombreuses heures à préparer cette fête et nous leur en sommes reconnaissants. Cette fin de semaine remplie d’activités très variées nous a fait connaître La Prairie et nous a permis d’apprécier son charme et son histoire. Une histoire à laquelle les Perron ont participé dès la fin du 18ième siècle en venant s’y installer et élever courageusement leurs familles.
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